OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 En savoir plus sur Connected Creativity http://owni.fr/2011/03/03/en-savoir-plus-sur-connected-creativity/ http://owni.fr/2011/03/03/en-savoir-plus-sur-connected-creativity/#comments Thu, 03 Mar 2011 17:02:35 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=30649 Lors du Midem, nous vous avions parlé d’un concept qui nous avait intrigué, un événement qui se nommera Connected Creativity et organisé par Reed MIDEM, en partenariat avec GMSA. Pour en savoir un peu plus sur cet événement qui malgré son titre aguicheur ne semble par faire grand bruit dans les couloirs de l’industrie, nous sommes allés interviewer Anne de Kerckhove, directrice de la division entertainment de Reed MIDEM.

C’est une première édition et si l’on connaît la démarche marchande de Reed MIDEM, on ne peut nier la qualité des salons qu’ils organisent. Bien que tout le monde se satisfasse du Ô grand MIDEM, on a voulu en savoir plus sur la première édition qui se trame et qui devrait, nous semble-t-il davantage faire parler d’elle.

La première fois que nous avons abordé le sujet, nous avons été un peu surpris par la stratégie tarifaire mise en place pour cet événement. Tout participant à Connected Creativity était d’emblée considéré comme un client du MIPTV et devait donc payer 1495€ afin d’accéder à la première. Depuis, la stratégie a été révisée et nous semble bien plus cohérente. Aujourd’hui, l’accès à Connected Creativity seul sera de 600€ alors qu’un tarif spécial Connected Creativity Forum + MIPTV a été mis en place pour les startups soit 950€ pour deux personnes.

Il restera cependant un espace commun entre les deux salon qui sera le Experience Hub, un espace d’expérimentation où les deux communautés pourront apprécier les dernières inventions en matière de nouvelles technologies liées aux contenus “culturels”.

Quand on sait que facebook, qui n’a pas pris la peine de se déplacer au MIDEM, sera présent à Connected Creativity, on se pose quand même des questions sur le dédain français vis-à-vis de cet événement. Donc, histoire de ne pas prendre dix ans de retard comme on en a la fâcheuse habitude, prenons un peu d’avance et profitons de ce qui se passe chez nous !

Entretien avec Anne de Kerckhove (directrice de la division entertainment de Reed MIDEM) :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Interview réalisé par Lara Beswick

Montage effectué par Romain Saillet

Crédit Photos

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Saul Williams : l’art du “do what you want” http://owni.fr/2011/02/28/saul-williams-lart-du-do-what-you-want/ http://owni.fr/2011/02/28/saul-williams-lart-du-do-what-you-want/#comments Mon, 28 Feb 2011 11:18:41 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=30503 Nous avons rencontré Saul Williams lors du Midem 2011, le marché international du disque et de l’édition musicale, alors que la sortie de son nouvel album Volcanic Sunlight est prévue pour le printemps 2011.

Saul Stacey Williams est poète, acteur, écrivain, chanteur, rappeur, artiste multi-instrumentiste…c’est un slammeur reconnu lorsqu’il est sollicité pour tenir le rôle principal du film de Marc Levin Slam en 1998. Il sort deux albums avant d’offrir The Inevitable Rise And Liberation Of Niggytardust, un album co-écrit et co-produit par Trent Reznor, le fameux leader du groupe NIN (Nine Inch Nails), en 2007 et en Pay What You Want (ou Prix Libre).

A Cannes, il n’a accepté qu’une seule interview, celle d’OWNImusic et après avoir annulé tous les concerts prévus en Europe, il a gardé la seule date du Midem Talent. Une première date face à un parterre de professionnels, qui montre à quel point cet artiste est un explorateur visionnaire, provocateur, dont le talent ne peut être ignoré puisque son succès a été maintes fois validé et que l’attente du prochain album semble interminable pour les fans.

Saul nous reçoit dans sa chambre d’hotel. Sa voix grave est apaisante, son discours aussi intègre que sa musique. Saul Williams est connu pour être un artiste “hors piste”, il est un concept à lui tout seul et cette rencontre nous a permis de comprendre la particularité de sa démarche.

Il nous explique sa perception des changements qui s’opèrent dans le monde et comment selon lui la musique et les arts en général peuvent en bénéficier. Saul a été l’un des premiers à être honnête avec son public en se réappropriant le choix qu’il avait déjà, celui de payer ou pas pour ses créations. Saul n’est pas un homme rebelle avec un esprit de contradiction systématique, mais il sait que la vie est une question d’équilibre et que chaque projet est à traiter au cas par cas.

Nous savons que cette vidéo ne pourra en aucun cas reconstituer ce que dégage le personnage, mais nous estimons que son discours est pertinent, même si les sujets abordés dans cette interview sont analysés chaque jour par des journalistes. Nous trouvons captivant que pour une fois, cette ère de mutations soit évoquée par un artiste et non un professionnel du secteur.

Ci dessous, l’interview réalisée par OWNImusic:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Premier clip extrait de l’album “Volcanic Sunlight” : Explain My Heart

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Saul Williams a lancé la promotion de Volcanic Sunlight en Novembre avec une campagne QR code. En scannant ce code à l’aide d’un smartphone, vous pourrez télécharger gratuitement le premier extrait intitulé Explain My Heart en échange d’une adresse email:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Retrouvez l’interview intégrale, bientôt sur OWNImusic.


Montage vidéo : Romain saillet. Crédit musique : Artner

Illustrations CC FlickR: lavid

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Saul Williams: “ceux qui peuvent gagner, ce sont les artistes” http://owni.fr/2011/02/27/saul-williams-ceux-qui-peuvent-gagner-ce-sont-les-artistes/ http://owni.fr/2011/02/27/saul-williams-ceux-qui-peuvent-gagner-ce-sont-les-artistes/#comments Sun, 27 Feb 2011 15:12:20 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=48613 Nous avons rencontré Saul Williams lors du Midem 2011, le marché international du disque et de l’édition musicale, alors que la sortie de son nouvel album Volcanic Sunlight est prévue pour le printemps 2011.

Saul Stacey Williams est poète, acteur, écrivain, chanteur, rappeur, artiste multi-instrumentiste…c’est un slammeur reconnu lorsqu’il est sollicité pour tenir le rôle principal du film de Marc Levin Slam en 1998. Il sort deux albums avant d’offrir The Inevitable Rise And Liberation Of Niggytardust, un album co-écrit et co-produit par Trent Reznor, le fameux leader du groupe NIN (Nine Inch Nails), en 2007 et en Pay What You Want (ou Prix Libre).

A Cannes, il n’a accepté qu’une seule interview, celle d’OWNImusic et après avoir annulé tous les concerts prévus en Europe, il a gardé la seule date du Midem Talent. Une première date face à un parterre de professionnels, qui montre à quel point cet artiste est un explorateur visionnaire, provocateur, dont le talent ne peut être ignoré puisque son succès a été maintes fois validé et que l’attente du prochain album semble interminable pour les fans.

Après une petite session de négociation avec son label, il nous reçoit dans sa chambre d’hotel. Sa voix grave est apaisante, son discours aussi intègre que sa musique. Saul Williams est connu pour être un artiste “hors piste”, il est un concept à lui tout seul et cette rencontre nous a permis de comprendre la particularité de sa démarche.

Il nous explique sa perception des changements qui s’opèrent dans le monde et comment selon lui la musique et les arts en général peuvent en bénéficier. Saul a été l’un des premiers à être honnête avec son public en se réappropriant le choix qu’il avait déjà, celui de payer ou pas pour ses créations. Saul n’est pas un homme rebelle avec un esprit de contradiction systématique, mais il sait que la vie est une question d’équilibre et que chaque projet est à traiter au cas par cas.

Nous savons que cette vidéo ne pourra en aucun cas reconstituer ce que dégage le personnage, mais nous estimons que son discours est pertinent, même si les sujets abordés dans cette interview sont analysés chaque jour par des journalistes. Nous trouvons captivant que pour une fois, cette ère de mutations soit évoquée par un artiste et non un professionnel du secteur.

Ci dessous, l’interview réalisée par OWNImusic:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Premier clip extrait de l’album “Volcanic Sunlight” : Explain My Heart

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Saul Williams a lancé la promotion de Volcanic Sunlight en Novembre avec une campagne QR code. En scannant ce code à l’aide d’un smartphone, vous pourrez télécharger gratuitement le premier extrait intitulé Explain My Heart en échange d’une adresse email:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Retrouvez l’interview intégrale, bientôt sur OWNImusic.


Montage vidéo : Romain saillet. Crédit musique : Artner

Illustrations CC FlickR: lavid

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#MIDEM11 Mobile Roadie : l’app musicale à portée de tous http://owni.fr/2011/02/24/midem11-mobile-roadie-lapp-musicale-a-portee-de-tous/ http://owni.fr/2011/02/24/midem11-mobile-roadie-lapp-musicale-a-portee-de-tous/#comments Thu, 24 Feb 2011 13:02:23 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=30504 Le MIDEM est l’occasion parfaite de faire se croiser entrepreneurs, professionnels de la musique, artistes et représentants de médias. L’édition 2011 n’y a pas fait exception, et la manifestation cannoise, même si elle a vu sa fréquentation baisser par rapport aux années précédentes, s’est encore fait le carrefour des initiatives innovantes et réflexions sur le futur d’une industrie qui peine parfois à savoir de quoi il sera fait.

Parmi les entreprises présentes au Palais des Festivals en cette fin janvier, l’américaine Mobile Roadie. La start-up est née en 2009 au célébrissime festival/rendez-vous mondial des start-ups innovantes South By South West ou SXSW (pour lequel OWNI concourt d’ailleurs au titre de “News Related Technology”).

Son co-fondateur, Michael Schneider, est ce que l’on peut appeler un entrepreneur précoce… et un “workaholic”.
Fondateur dès son quinzième anniversaire de “Video Game Central”, une solution pour vendre des jeux vidéo neufs et d’occasion, puis l’agence interactive Fluidesign deux ans plus tard. En 2007, Michael Schneider crée Nesting.com, un portail à destination des mères de famille avant de lancer Mobile Roadie en 2009.

Il nous parle des perspectives de son entreprise dans le contexte de l’industrie de la musique, et nous apporte sa vision des opportunités de celle-ci pour l’année 2011.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Son interview est à compléter avec celle de Matthieu Gazier, le représentant français de Mobile Roadie. Celui-ci nous apporte une vision locale complémentaire de celle, globale, de Michael Schneider. Il évoque le marché français de la musique et sa réactivité quant aux applications mobiles.

Il est également fondateur d’Ekler’o’shock, un label électro parisien.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Retrouvez Michael Schneider sur Twitter et sur son blog personnel.

Interviews réalisées par Lara Beswick et Loïc Dumoulin-Richet – Montage : Romain Saillet – Crédit musique : Artner.

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#MIDEM11 Gilles Babinet, serial entrepreneur http://owni.fr/2011/02/04/midem11-gilles-babinet-serial-entrepreneur/ http://owni.fr/2011/02/04/midem11-gilles-babinet-serial-entrepreneur/#comments Fri, 04 Feb 2011 13:06:34 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=30108 Voici la première vidéo d’une série d’interviews effectuées au cours du Midem 2011.

Avons-nous vraiment besoin de présenter à nouveau notre interlocuteur ? Nous avons déjà eu l’occasion, à plusieurs reprises, d’évoquer Gilles Babinet dans nos précédents articles. Entrepreneur incontournable dans le secteur des nouvelles technologies et de l’industrie musicale, il est le fondateur de Abslolut Design, Musiwave, MXP4, Eyeka ou encore Awdio

Ici, Gilles Babinet répond à nos questions et nous fait part de ses observations. Les start-ups qui ont de l’avenir, les valeures qui compteront en musique, l’inconscience des acteurs “traditionnels” de l’industrie … Ce qui l’a le plus marqué au Midem, le discours de Mark Mulligan sur les Natifs Numériques.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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#MIDEM : Les apps mobiles musicales de 2011 http://owni.fr/2011/01/30/midem-les-apps-mobiles-musicales-de-2011/ http://owni.fr/2011/01/30/midem-les-apps-mobiles-musicales-de-2011/#comments Sun, 30 Jan 2011 18:05:12 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=44345
Cet article a d’abord été publié sur OWNImusic.
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La première des “pitch sessions” de ce MidemNet Lab 2011 avait pour thème les applications mobiles innovantes.

Chacune des start-ups retenues disposait de cinq minutes pour pitcher son app, puis cinq minutes de questions d’un panel de juges parmi lesquels on pouvait retrouver notamment Daniel Klaus d’AppFund ou encore Tim O’Brien de Tapulous/Disney Mobile.

Sur les dix applications présentées, on pouvait clairement définir deux tendances. D’un côté les applications proposant des fonctionnalités de remix, de l’autre celles permettant de créer du lien entre les artistes et leur fans.

Airbuzz

Seule application française sélectionnée au MidemNet Lab, Airbuzz propose de connecter les fans et les artistes à travers leur mobile. Chaque artiste va ainsi pouvoir créer son site et proposer ses mp3, diffuser son actualité, interagir avec ses fans, etc. Particularité de la plateforme, elle est orienté géolocalisation, et vous pourrez donc découvrir les groupes de votre région. Un ensemble d’outils marketing est également proposé aux artistes, notamment la possibilité d’envoyer des push sms à ses fans. Les salles de concert ne sont pas oubliées, et pourront prochainement être intégrées au sein du réseau.

Amidio

Cette start up russe propose un nouveau standard de fichier musical, le .loopj. Utilisé au sein de son application iPhone et iPad, elle permet de remixer les morceaux des artistes au sein d’une interface proposant des fonctionnalités très poussées.

Bounce Mobile

Start up anglaise, Bounce Mobile nous a présenté son premier produit, Fireplayer, une plateforme mobile de remix. Une interface simple et design, où vous pourrez interagir avec le multipiste.

L’application est gratuite, mais vous pourrez ensuite acheter de nouveau morceaux pour 2,39 euros.

Bounce mobile promet de nouvelles opportunités pour engager l’audience par le biais de concours de remix et d’une integration des réseaux sociaux poussée. Autre pan de son modèle économique, la société commercialisera des variantes brandées de son app, qu’elle soit dédiée à une marque, à un artiste ou pour une radio.

JammBox

Créee par la société Jammbox qui a développée l’application mobile de découverte musicale Discovr, Jammbox Magazine sera le premier magazine musical personnalisé sur smartphone et tablette. Melant la géolocalisation, les réseaux sociaux, les contenus brandés et le temps réel, l’application proposera sur vos smartphones et tablettes du contenu enrichi par rapport à vos goûts musicaux.

Clairement une des applications qui nous a le plus impressionné, attendu d’ici quelques semaines.

Mix Me In

Encore une application de remix musical, elle permet aux fans de créer et d’acheter en temps réel des versions alternatives de morceaux de leurs artistes favoris, à la fois par le biais d’une application mobile, mais aussi au sein d’une application Facebook.

Une fois votre remix créé, vous allez pouvoir le partager sur Facebook. Vos amis pourront alors préécouter le son pendant 90 s, et l’acheter.

Une nouvelle façon de consommer un album, déjà testée en 2010 notamment avec une application pour Taylor Swift.

Lokast

Lokast est une application permettant de partager de la musique, des photos, des liens ou encore des vidéos entre utilisateurs de l’app, le tout géolocalisé dans un rayon de 90 metres. Disponible sur iPhone et Android.

Playmysong

Edité par une start up finlandaise, Playmysong est une application qui propose de choisir soi-même la musique diffusée dans le bar dans lequel vous vous trouvez. Déjà présent dans plusieurs bars finlandais, le système a vocation à se développer rapidement dans de nombreux pays. Complètement orientée social, vous pourrez gagner des points et interagir avec vos amis et les autres clients.

Le genre d’application connectant réseaux sociaux et vie réelle que nous adorons ;-)

Songpier

Encore une plateforme mobile promettant de relier les fans et les artistes par le biais de leur smartphone. Choix technologique très interessant, ils ont choisi de développer leur plateforme sous forme de webapp, et sont donc disponible pour tous les devices. Songpier permet de créer en un clic son app musicale et s’oriente vers un modèle freemium une fois sortie de la version Beta.

Mobile Backstage

Comme son nom l’indique, l’application Mobile Backstage de Steam Republic propose de créer son propre réseau social mobile pour engager ses fans, et monétiser son audience par le biais de contenu exclusifs. L’application sera disponible d’ici quelques semaines.

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Toutes les photos de cet article sont tirées des sites des applications, à l’exception de l’image de clé, fourni par ReedMIDEM.

Tous les articles d’OWNImusic sur le Midem

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Industrie musicale : longue vie aux hackers ! http://owni.fr/2011/01/30/industrie-musicale-longue-vie-aux-hackers/ http://owni.fr/2011/01/30/industrie-musicale-longue-vie-aux-hackers/#comments Sun, 30 Jan 2011 17:56:32 +0000 Massimo Ciociola (musiXmatch) http://owni.fr/?p=44634
Cet article a d’abord été publié sur OWNImusic.
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J’ai assisté au @Midem les douze dernières années, et il y a un aspect qui ne change pas, Cannes dégage de super vibrations pour le divertissement et la musique et passer deux ou trois jours là-bas, c’est toujours cool. Le soleil aide et j’aime courir sur la Croisette tôt le matin.

Les vibrations de cette édition 2011 étaient particulièrement étonnantes. Je vais essayer d’expliquer pourquoi.

J’ai assisté à très peu de panels. Ils avaient tendance à n’être que des redites ennuyeuses de choses que nous savons déjà. À la place, j’ai passé la plupart de mon temps à parler aux gens, nouer des liens, donner des conseils, assister à des événements et faire des rencontres avec mon équipe. Et vous savez quoi ?

La partie la plus intéressante du Midem maintenant, c’est MidemNet. Aucun doute.

Bien sûr, j’étais vraiment content d’avoir été invité à participer à la session intitulée “Comment exporter votre business musical dans le monde entier”. C’était particulièrement bien pour moi car cela m’a donné l’opportunité de partager mon expérience et mes connaissances avec toutes sortes de gens qui étaient demandeurs de conseils pour que leur service s’étende du local à l’international.

Mais le moment le plus cool de tout le Midem, haut la main, ce fut le MusicHackDay [en]. Laissez-moi présenter la scène. Imaginez une salle envahie par la foule, remplie non seulement de hackers, mais aussi de gens de labels de musique (majors et indépendants), des éditeurs, des artistes, des journalistes et des analystes de l’industrie musicale. Il y avait de l’électricité dans l’air et pendant longtemps les initiés de l’industrie ont été soufflés par les mashups que les développeurs étaient capables de concevoir en seulement 24 heures.

Des sociétés telles que Soundcloud, Last.fm, The Echonest, Bmat, Extension.fm, 7 Digital, SongKick, Musescore and musiXmatch ont participé à cette nuit blanche et ont proposé un étonnant showcase d’apps. Ci-dessous deux exemples, vous pouvez tous les voir ici [en].

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Démo “I’m A Big Fan mobile app”, pour Windows Phone 7, présentée par musiXmatch. Cette app pour mobile vous donne pleins de renseignements sur un artiste : bio, concerts à venir aux alentours de chez vous et la setlist la plus probable de leur prochaine prestation. Pour chaque titre de la setlist, l’app vous indique la probabilité qu’il soit joué, les paroles et la piste audio. “Tout pour que vous soyez prêt et deveniez un vrai fan en moins de deux !”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Démo “Six Clicks to Imogen”, de Paul Lamere (Music Machinery, [en]). Cette app ludique vous propose de trouver un chemin musical d’un artiste à Imogen Heap [en].

Après tout ce qui fut dit et fait, je n’avais rien entendu ou vu de nouveau ou d’excitant du show principal du Midem, mais il était clair pour moi et les autres que la nouvelle promesse de l’industrie musicale est apportée par la communauté des développeurs.

La prochaine vague de croissance dans l’économie de la musique numérique sera propulsée par les hackers !

Vous ne me croyez pas ? Demandez à Martyn Davies [en], un hacker de chez hacker, pourquoi il a été embauché par Universal Music. Oui. Universal Music.

L’industrie comprend enfin qu’être ouvert signifie être ouvert d’esprit, ouvert à l’expérimentation et ouvert aux hackers et au développeurs pour mixer les services. Ouvert, ce n’est pas qu’un slogan, c’est l’ingrédient essentiel pour avoir du succès dans un paysage qui évolue très vite.

De leur côté, les développeurs et les hackers, qui dans le passé ont peut-être ignoré les questions de copyright, sont en train de comprendre l’intérêt de travailler avec du contenu sous licence pour propulser leurs apps et leurs services.

Les artistes et les auteurs méritent d’être payés pour leur génie.

Les hackers méritent leur part des revenus s’ils peuvent accroitre la distribution et suivre l’usage grâce aux API’s.

C’est donc mon rêve et l’équation gagnante :

Détenteur de droits + hackers + API’s = industrie de la musique en bonne santé

Longue vie à la musique ! Longue vie aux hackers !

Billet initialement publié sur musiXmatch, traduit et enrichi par OWNI (vidéos) ; image Flickr CC nhussein et thomasbonte

Tous les articles d’OWNImusic sur le Midem


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Futur du Midem ou Midem du futur ? http://owni.fr/2011/01/24/futur-du-midem-ou-midem-du-futur/ http://owni.fr/2011/01/24/futur-du-midem-ou-midem-du-futur/#comments Mon, 24 Jan 2011 18:19:47 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=29868

Les opportunités du marché en faveur du divertissement et des médias «connectés» augmentent considérablement, et le mobile est au cœur du phénomène.
(John Hoffman, PDG de GSMA Ltd.)

A l’occasion de notre entretien avec les boss du Midem, nous avions posé la question concernant une éventuelle synergie entre le Midem et MIPTV. La réponse à cette demande grandissante est concrétisée par l’organisation d’un nouvel évènement baptisé “Connected Creativity”. Le CC forum, organisé par Reed MIDEM en partenariat avec GSMA, association représentant l’industrie mobile mondiale, aura lieu du 5 au 7 avril 2011 au MIPTV.

Anne de Kerckhove, directrice de la division Entertainment du Reed Midem, a longtemps travaillé pour les industries du mobile et de la technologie. Elle nous parle avec enthousiasme de son projet. De par son expérience, elle sait que les acteurs de la technologie connaissent mal les paramètres à maîtriser pour travailler les contenus. Inversement, l’industrie de la musique à démontré, par son incapacité à appréhender, approcher et comprendre les nouvelles technologies et ses usages, la nuisance de cette incompréhension.

Trop souvent perçue comme un simple canal de distribution, l’expérience que peuvent offrir les nouvelles technologies n’est pas optimisée par les producteurs de contenus et on ne peux plus penser un programme pour les multi-plateformes comme on le pensait jusqu’alors. Il faut réinventer des modèles économiques, faciliter la licence des contenus mais aussi repenser la création en elle-même.

(…) le MIPTV répondra aux besoins de la communauté des appareils portables ainsi qu’à ceux des industries du divertissement dans cet espace numérique excitant qui inclut la télévision, la musique et le cinéma, entre autres. (Paul Zilk, PDG de Reed MIDEM)

Cet évènement est un symposium technologique et sera le premier événement créé spécialement pour l’industrie mondiale du divertissement et de la technologie.
Il rassemblera les créateurs et distributeurs de contenus de toutes les industries de création ainsi que les opérateurs mobiles, de smartphones, de tablettes, d’appareils et de téléviseurs connectés.

Les industries culturelles et de la technologie échangeront leurs idées et perspectives. Pour le networking et des deals, c’est donc the place to be ! Les formats envisagés pour animer cet événement tenterons d’être aussi innovants que l’événement en lui-même. On y retrouvera l’équivalent du MidemNetLab qui fait un carton avec Workshop, speed dating et sessions de travail. L’équipe parait très enthousiasmée par ce qu’ils appellent le “Big Debat”, ou l’interaction entre les panélistes et le public est maximisée par un format plus “musclé” et innovant. Nouvelle formule pour la conférence, la “Unconference”. Le Connected Entertainment Experience Hub sera un espace privilégié où les derniers contenus interactifs et les récentes innovations technologiques seront mis en avant. Il permettra d’avoir un aperçu de l’avenir de l’univers «connecté» chez soi et hors de chez soi.

L’expérimentation des technologies sera privilégiée puisque “expliquer ne suffit pas, il faut l’expérimenter pour comprendre” et nous ne pourrons que valider cette réflexion.

Quelques thèmes dont les intitulés plutôt “catchy” ont été déterminés: “In the Consumer’s Mind”, “Anatomy of the Deal”, “Social Media Tipping Points”, “The Winner Takes It All”, “Know your Rights”. De gros fonds d’investissement tel Google, le retour des Business Angels qui s’intéressent à l’innovation seront de la partie.

“Les contenus de divertissement alimentent la croissance des applications B2C sur tous les appareils connectés. La musique représente 17,5 milliards de transactions chaque année et l’on estime que la télévision mobile représentera 11,8 milliards de transactions en 2012. Le marché global du marketing et de la publicité mobile devrait connaître une croissance à deux chiffres dans les prochaines années.”

Ne négligez pas l’importance de cet évènement qui pourrait s’avérer plus essentiel encore que l’évènement clé qu’est le MIDEM.

Stay Connected !!!

Crédits photos CC flickr: mksavage; h.koppdelaney

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Compte-rendu : #Midem French Vibes http://owni.fr/2011/01/24/compte-rendu-midem-french-vibes/ http://owni.fr/2011/01/24/compte-rendu-midem-french-vibes/#comments Mon, 24 Jan 2011 13:02:11 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29854 Dimanche soir dans le cadre plus qu’agréable de l’hôtel Martinez de Cannes se déroulaient les concerts de la sélection French Vibes du Midem. Comme nous l’expliquait Luc Charles dans une interview en amont de l’événement, la France est à l’honneur cette année. Logique donc de proposer un plateau d’artistes plus ou moins confirmés, sensé montrer ce que la France fait de mieux.

Avec huit artistes et groupes (Aaron, BB Brunes, The Bewitched Hands, Cascadeur, The Chase, Medi, Revolver et Syd Matters) au programme, la sélection était chargée en testostérone. “Où sont les femmes ?” aurait pu s’insurger une gloire déchue des 70s. A croire que le paysage musical francophone ne propose pas d’artistes féminines crédibles capables de porter l’étendard de la scène nationale. On en doute évidemment fortement, et l’on s’étonne que les programmateurs de la soirée n’ait pas porté plus d’intérêt à ce “détail”.

Autre critique, l’uniformité décevante de la sélection. En misant sur un line-up rock et pop, French Vibes ne reflète pas vraiment la diversité musicale française. Quid des musiques urbaines, de l’électro ou encore de la chanson française ? On s’étonne d’ailleurs que la totalité des artistes ayant foulé les deux scènes de l’hôtel Martinez hier, à l’exception des BB Brunes, s’exprime dans la langue de Shakespeare. Ajoutée à cela la stratégie de miser sur 50% de valeurs sûres (Aaron, Syd Matters, Revolver et BB Brunes), au succès établi dans l’hexagone, et l’on perçoit la volonté sous-sous-jacente du Midem d’exposer ces groupes à l’export. Malin, puisque qu’une majorité des participants du salon est étrangère. Dommage pour l’exception culturelle !

Reste que les artistes ont assuré un spectacle de qualité, malgré le son souvent déplorable (notamment dans la grande salle) et prouvé, révélations comme artistes confirmés, que la scène française n’a pas à rougir de la concurrence internationale. Mention spéciale à Aaron, notre gros coup de coeur en live, qui a bénéficié d’un son meilleur que les autres artistes, et qui a su s’appuyer sur une setlist aussi qualitative que cohérente. Comme nous avons pu l’entendre ça et là à la fin de la soirée, “the French rock!“.

Crédits photos FlickR CC : kmeron

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Les boss du #MIDEM ont la parole http://owni.fr/2011/01/23/les-boss-du-midem-ont-la-parole/ http://owni.fr/2011/01/23/les-boss-du-midem-ont-la-parole/#comments Sun, 23 Jan 2011 16:00:41 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=43534
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Cet article a été initialement publié sur OWNImusic.
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Pourriez-vous nous résumer l’histoire et le rôle du Midem? A quelle problématique répond le concept à la base?

Stéphane Gambetta : Nous n’étions pas là mais le MIDEM a été crée en 1967. Cette année, c’est donc la 45ème édition. Il s’agit du plus ancien des marchés musicaux dans le monde. L’objectif était de mettre en relation les professionnels. Au début, le positionnement du salon était plutôt axé sur le publishing. Ça a évolué dans les année 80 – 90 à l’ère du CD, où beaucoup de labels étaient présents. La dimension était internationale dès le début. C’est évidemment monté en force avec au début une centaine de participants pour atteindre les chiffres actuels autour des 7000 participants.

Pourquoi y retrouve-t-on peu de thématiques liées au live?

SG: On a essayé de développer cette thématique du live, on a une participation assez importante des acteurs de ce secteur. Mais c’est vrai qu’il y a déjà une offre importante pour les évènements live dans le monde, SXSW par exemple, qui est très performant sur ce secteur, Eurosonic en Europe qui est de plus une semaine avant nous qui est très bien positionné. C’est vrai que viennent au MIDEM les gens du live qui ont vocation à travailler avec d’autres secteurs. Nous avons de très très gros organisateurs de concerts qui viennent au MIDEM comprendre comment travailler notamment avec les nouvelles technologies. Comment faire son marketing en amont ? Comment toucher plus de fans ? Comment organiser des exploitations différentes de mes concerts notamment sur internet et les mobiles ? Donc si des promoteurs cherchent des opportunités dans les nouvelles technologies, ils ont tout à fait leur place au MIDEM.

Luc Charles : pour moi, c’est beaucoup plus symptomatique de la manière dont on fait de la gestion de carrières d’artistes. L’artiste se retrouve à nouveau positionné au centre du business dans son intégralité. Aujourd’hui, l’idée est de savoir comment, à part auprès de partenaires traditionnels que tu peux avoir autour des artistes, tu développes tout le reste des activités annexes et tout ce qu’on appelle le “new business”. Donc le MIDEM est vraiment très focalisé là-dessus.

“L’artiste au milieu et tout le reste autour.”

Aujourd’hui, nous avons besoin de tous les acteurs qui peuvent potentiellement être des vecteurs de diffusion de leur musique, de leur image de leur nom et le rôle du MIDEM c’est de rassembler tous ces gens.

Depuis combien de temps avez-vous investi vos fonctions au MIDEM, et à quoi correspondent-elles?

LC : Je suis arrivé au mois d’Août pour remplacer Laurence Crenn qui était la directrice artisique. J’ai donc repris l’intitulé de son poste, j’ai les mêmes fonctions aujourd’hui dans la structure. Je supervise les équipes artistiques et j’ai en charge toutes les décisions de programmation sur les concerts.
Cette année nous allons avoir une soixantaine de concerts et de showcases, il va y avoir au total 280 artistes et une cinquantaine de techniciens en plus donc on est sur une très elle année.
Avant, j’ai passé une majeure partie de ma carrière en maison de disque, en production audiovisuelle et dans le management d’artistes.

Quelles sont les tendances cette année?

LC : Ça reste très varié. Les deux courants peut-être un peu moins représentés sont le classique et le jazz mais ca reste plus conjoncturel que purement décidé de ma part. C’est vraiment que les tendances fortes actuelles sont plus rock, folk, on a voulu remettre de l’électro qui avait été un peu écarté. On a fait de nouveaux partenariats, on recommence à travailler avec les Inrock par exemple. Ça a évidemment amené une couleur musicale un peu plus contemporaine. Mais on reste très ouverts. Il y a notamment cette offre commerciale qui est Fringe qui a été démarrée l’année dernière. Cette année, pour la première fois, on met la musique au milieu du MIDEM, dans le salon. On a donc 21 groupes et artistes qui vont venir du monde entier et qui sont sur des spectres musicaux très très larges, qui vont pouvoir faire des showcases d’une vingtaine de minutes, à l’intérieur du palais, devant les professionnels et jouer le soir même en configuration pleine, donc full band, dans l’un des trois lieux, puisqu’on a décidé de donner de l’ampleur à l’opération.

C’est un gros changement. Quel était votre objectif derrière un tel projet?

LC : Fringe a été crée pour répondre à une demande des labels ou de représentants qui nous demandaient de quelle manière ils pouvaient exposer leurs artistes différemment. Pas seulement par le biais de showcases payés dans un hôtel ou en passant par le prisme de Midem Talent qui sont très compliqués a atteindre puisqu’on a 300 candidatures et qu’on en a retenu huit cette année. L’idée de mettre de la musique dans le palais c’était de trouver un nouveau biais pour pouvoir donner à des artistes la possibilité de se présenter sur scène. Fringe pour nous c’est vraiment une Underground stage qu’on donne aux artistes à l’intérieur du palais. L’objectif est de l’ouvrir si possible à des jeunes groupes qui attendent quelque chose de très concret du MIDEM et on a des retours absolument bluffants.

SG : Moi je suis là depuis un peu plus longtemps que Luc, je suis ici depuis 2000, je suis actuellement directeur marketing et j’encadre deux équipes, donc le marketing à proprement dit, la communication mais aussi l’équipe “conférences”. Avant ça, j’avais travaillé pour un producteur de concert, Azimut. A l’époque, ce qui est marrant, c’est que j’avais fait ce stage et il m’avait proposé de rester pour monter un label. J’ai monté une structure éditoriale au sein de cette production de concerts. C’est marrant parce que c’était déjà il y a un petit moment mais c’était déjà une vision un peu 360° du métier, j’avais monté une structure d’édition pour une structure de production de concert.

Les français à l’honneur

Pourquoi la France est-elle à l’honneur cette année?

LC : ça a été une volonté de notre directrice Dominique Leguern, et d’Ana Vogric qui est l’ancienne directrice commerciale, de faire un focus sur la France. Il y a dix ans, il y avait déjà eu une grosse opération autour de la France qui s’appelait France Influences. C’était une très belle réussite qui mettait en exergue les carrières d’artistes comme les Daft Punk, Manu Chao, Air, Phoenix (déjà) et qui mettait en avant le fait que la France avait déjà une capacité au développement international et Dominique et Anna se sont aperçus que de manière conjoncturelle on était rentrés à nouveau dans cette phase-là.
Artistiquement, je suis évidemment tout à fait d’accord avec ça. Je trouve qu’on a de plus en plus de groupes qui très naturellement s’imposent à l’international avec des problématiques qui sont moins compliquées. Internet a permis d’aider les groupes français à développer une aura à l’étranger et je trouve qu’aujourd’hui, on a plus du tout de retenue. Les groupes, tous ceux en tout cas qui font partie de la French Vibes sont extrêmement à l’aise avec l’idée de jouer en frontal avec de gros groupes internationaux. On assume complètement notre côté français.
Aussi, il n’y a plus du tout l’appréhension de la logique de marché local ou marché étranger. C’est vraiment international et je trouve vraiment que 2010 – 2011 cristallise à nouveau cette mutation. Ça à l’air d’être un cycle et de voir que Phoenix a vraiment mis dix ans pour percer, aujourd’hui, c’est le plus gros groupe français à l’étranger. Ce qui est très rigolo à constater aussi c’est que les Daft viennent de ressortir la plus grosse bande originale de 2010 du moins, douze ans après leur premier album. On est sur un truc de périodicité et là, les français n’ont pas honte de chanter en Anglais, de le revendiquer et ce qu’on va présenter sur scène est très symptomatique de cette qualité artistique.

Mais ne perd-on pas un peu ce côté “famille musicale” parce que dans les années précédentes c’était vraiment la touche électro qui était à l’honneur?

LC : Eh bien là, c’est très rock! The Bewitched Hands ou Revolver sont deux groupes très symptomatiques de cette nouvelle scène française qui a une capacité d’export dès le premier album. Aaron va être très intéressant pour nous parce qu’il est arrivé avec un premier album qui a vraiment breaké en France. Ils ont eu un positionnement à l’étranger qui a commencé à fonctionner (notamment en Allemagne), et là, ils arrivent avec un deuxième album qui les positionne de manière très forte en France. Eux arrivent avec une vraie volonté de développement à l’international donc ils vont vivre le MIDEM de manière très constructive, très pleine, très transversale avec une volonté de rencontrer tout le monde. Revolver, The Bewitched Hands ou Cascadeur sont intéressants parce que ce sont des artistes avec lesquels les labels ont tout de suite voulu travailler à l’étranger.

L’exception culturelle française, même si ce n’est plus dans le texte, existe toujours. C’est à dire que pour moi, un groupe comme Gotan Project c’est un groupe qui est reconnu dans le monde entier comme étant Français pourtant c’est un groupe qui s’est approprié artistiquement le tango qui n’a rien à voir avec la culture française.  C’est un mélange entre influences ethniques, électro avec une patte de prod qui en fait un sauce vraiment française. Et je trouve que les Bewitched Hands, avec leur univers très particulier ou les Revolver avec des influences des Beatles, ont un côté très classique mais évidement un accent qu’on reconnait tout de suite, c’est la French Touch.

La participation des artistes étant payante, y a-t-il tout de même une sélection? Si oui, quels en sont les critères ?

LC : Sur le terme payant je pense qu’il faut être très tempéré. Fringe est une scène commerciale, les groupes, pour jouer dans le Palais, payent un dédit, puisque nous avons des frais techniques. La base du MIDEM, c’est que c’est une plateforme de business, c’est pas un festival donc tous les concerts qui sont ouverts au public sont intégralement gratuit. Le MIDEM couvre la totalité des frais de gestion et de logistique des concerts donc l’idée c’est qu’on demande aux labels, aux éditeurs de payer leurs déplacements. Mais ça, c’est lié au fait qu’on ne travaille pas dans une logique de festival.

En revanche, pour répondre à la question artistique et c’est finalement la partie qui est intéressante, il n’y a que nous qui décidons. French Vibes, c’est moi qui fait la programmation de A à Z. Le BureauExport nous a amené une liste de priorités par label parmi lesquels nous avons fait notre sélection. Nous, on a discuté avec les maisons de disques qui ont compris la logique dans laquelle on était. MIDEM Talent c’est la marque la plus emblématique en termes artistiques au niveau du MIDEM et là on fait absolument ce qu’on veut. Notre partenaire SonicBids nous sert de goulot d’étranglement et cette année je crois qu’on a reçu près de 300 candidatures de très très bon niveau et ça, ça nous a vraiment fait plaisir. C’est à dire qu’il y a vraiment une qualité qui s’élève avec le temps. Ça a été extrêmement compliqué d’en sélectionner hui parce que j’en aurais très naturellement pris une vingtaine.
Ce qui est très important c’est que même dans Fringe, qui est une opération commerciale, on a dès le début convenu d’un fonctionnement commercial pour que toutes les candidatures entrantes passent par l’artistique. On est extrêmement fiers de ce qui est présenté dans Fringe et on ne pâlira de rien. Donc oui, il y a une forte politique artistique.

Certains sujets, notamment tout ce qui concerne l’harmonisation de la gestion des droits dans le monde, nécessitent l’intervention d’entités politiques. Considèrent-elles que le MIDEM est un évènement important pour les prises de décisions ?

SG : Oui et on est très fiers d’être une des seule plateforme de l’industrie où le politique vient. Cette année n’échappe pas à la règle puisque Frédéric Mitterrand sera là. Mais aussi, et particulièrement cette année, on a des personnalités au delà de la France qui viennent notamment dans la présence de la commission Européenne qui est complètement clé dans l’harmonisation de la gestion des droits. On a Michel Barnier, qui est en charge du marché intérieur de la commission Européenne qui sera présent sur le MIDEMnet et c’est même intéressant justement que ces politiques soient présents sur la partie technologique du MIDEM pour discuter de ces sujets là. Puisqu’on est complètement là-dedans, la création d’un marché Européen du digital, comment faciliter les process. La commission Européenne a toujours été là mais c’est la première fois qu’elle participe au débat.

On a aussi pour la première fois la participation de WIPO qui n’est pas directement du politique mais c’est l’organisme mondial de la propriété intellectuelle qui est complètement clé puisqu’aujoud’hui ils sont sur des débats de mise en place d’une base de donnée globale des répertoires, là aussi pour faciliter la licence de musique notamment pour des petites boîtes de digital, pour qu’elles puissent licencier plus facilement des catalogues au niveau international. Ils sont en plein dans ces débats et pour la première fois, ils vont prendre la parole dans le cadre du MIDEMnet. On a Francis Gurry, le DG de WIPO qui sera effectivement présent au MIDEMnet.

Vues les conditions économiques actuelles, avez-vous élargi votre cible ?

SG : On a pas vocation a être un marché grand public. Il nous a cependant semblé important de cibler les nouvelles générations. Il y a pleins de jeunes qui entrent dans cette industrie avec une vision complètement différente, beaucoup moins segmentante. Ils ne sont plus dans l’optique de travailler dans un label ou l’édition, non, ils veulent travailler dans la musique. Donc cette génération là, on pense qu’il est important qu’elle soit au MIDEM, qu’elle participe aux débats, à la construction et la réinvention de cette industrie donc oui, on fait des choses pour attirer cette nouvelle génération notamment cette année, on a mis en placedes tarifs très intéressants pour les moins de 30 ans. On a aussi mis en place un tarif pour les étudiants.

Y a-t-il des régions du monde qui sont plus représentées que les autres, je pense notamment à l’Asie, à la Suède ?

SG : Alors étonnamment, cette année une des tendance en termes géographiques, c’est le retour en force des Américains, ce qui est étonnant par rapport à l’état du marché aux États-Unis. Alors il y a peut-être deux explications. Le ratio Euro/dollar est plus favorable cette année que l’année dernière. Aussi, même si dans la musique c’est moins vrai, il y a quand même eu une tendance à la reprise économique en 2010.

Ce qu’il est intéressant d’observer dans les tendances, c’est de regarder dans les autres secteurs. Il y a des choses intéressantes qui se passent. Effectivement on a de plus en plus de technologie et ça c’est vraiment une tendance forte et encore plus cette année. Notamment sur une typologie de société technologique qu’on a essayé de développer cette année. Des startups ou des développeurs d’applications mobiles donc des structures beaucoup plus petites que les Nokia ou Orange, les grosses sociétés qui sont présentes au Midem depuis des années. (…)

Le publishing revient aussi en force.

Puisque la synchronisation tient une place de plus en plus importante, serait-il concevable de créer plus des synergies entre MIPTV et le MIDEM?

SG : Sur la synchro à proprement parler, c’est pas forcément les mêmes interlocuteurs. Parce que sur le MIPTV c’est beaucoup de l’achat de programme donc ce sont des gens qui viennent vraiment négocier du programme.

Mais il est vrai qu’il y a de plus en plus de synergies sur les technologies, évidemment et les marques puisque les marques se placent de plus en plus dans une logique de “je crée de l’entertainement”, “je travaille avec des artistes ou des producteurs d’images pour créer des contenus qui collent à l’identité de ma marque”.
Sur les technologies il y a une collaboration qui prend corps cette année puisqu’on lance un évènement qui s’appelle connected creativity qui aura lieu au MIPTV mais qui est donc un évènement technologique. L’idée c’est : “comment créer du contenu pour tous les appareils connectés à internet ?” On parle ici vraiment de contenu entertainement. Nous, MIDEM musique sommes complètement partie prenante de cet évènement puisque l’idée c’est d’avoir tous les créateurs de contenus que ce soit de la musique, de l’image ou du jeu.

Quelle est votre vision de l’état de l’industrie et de ses futures évolutions ?

SG : Ce qui est clair c’est que la problématique de la licence de musique pour toutes ces nouvelles opportunités est le point clé. Il va falloir trouver un moyen de licencier plus facilement la musique puisqu’il y a pleins d’opportunités. On le voit bien au MIDEM, toutes ces startups arrivent avec toutes ces idées, pleins de nouveaux services, elles ont aujourd’hui des problèmes pour licencier les contenus. Il va falloir trouver des solutions qui fonctionnent pour tout le monde. Le politique va être clé à un moment pour faire avancer les choses.

LC : La partie politique va obliger les acteurs à trouver des solutions pour que ça se passe mais après il va y avoir tout un problème de communication, de pédagogie auprès du public et notamment auprès des jeunes. La carte jeune c’est une tendance marquante assez forte, c’est une spécificité française mais je ne sais pas si c’est un coup d’essai ou si c’est quelque chose qui s’installera dans le temps. C’est un signe fort en tout cas. Même si ce n’est pas encore une réussite, il vaut mieux tenter des choses et se dire au final qu’on les modifie, on les fait évoluer ou on s’en sépare. Je pense que c’est bien de tenter des choses plutôt que de rester en position attentiste et ne rien faire. Le problème c’est d’habituer une nouvelle génération à quelque chose qu’elle n’a jamais fait soit avoir accès à de la musique mais en se disant qu’il peut y avoir un acte d’achat.

Il faut qu’artistiquement la musique reste au niveau et qu’on continue à faire rêver les gens. Les producteurs sur le marché français sont très campés sur leurs positions. C’est aussi quelque chose qui va mettre du temps à se mettre en place dans leur esprit parce qu’ils ont toujours eu l’habitude de payer très cher des enregistrements, qu’ils avaient l’habitude de vendre très cher sur des supports. Aujourd’hui, il faut repenser la création en elle-même, payer 150 000€ un album ça ne sert à rien. On peut faire un très bel album à 5000€. Donc il faut changer toute cette logique là. Je le sens, ça va arriver très très vite. Les nouveau DA, les nouveau patrons de labels, des labels comme Roy Music qu’on reçoit ici au MIDEM ont cette intelligence. Ils ont compris qu’internet est absolument fondamental dans leur communication, ils ont cette approche complètement transversale de la gestion du business et ils savent comment on fait un album pas cher et c’est pas parce qu’on fait un album pas cher qu’il sera moins bon.

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